1917 è un film britannico candidato a diversi premi Oscar
che oggi è sulle scene italiane riscuotendo molto successo. Si tratta apparentemente di una pura e semplice "eroica" storia di guerra; come tante altre. Eppure sembra che questa abbia risvegliato
anche la curiosità storica di giovani che “frugando” sul WEB si sono imbattuti
con una ricostruzione analitica (di manifattura francese) degli eventi di allora. Questa ricostruzione, partendo dal Trattato di Versailles, fornisce
motivazioni in merito alla sostanziale continuità esistente tra la prima e la seconda guerra
mondiale, al punto di farle confluire in un unico conflitto interrotto soltanto da un ventennio di tregua; inoltre, sembra anche suggerire come problemi di fondo allora esistenti non appaiono
ancora oggi "curati" e risolti.
Si riporta qui di seguito la traduzione in italiano del "Prologo" di tale lavoro francese che ne parla in dettaglio.
Francese
(Originale)
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Italiano
(Traduzione)
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(Fonte :
978-2-298-11002-9_La-seconde-guerre-mondiale.indd 14 78-2-298-11002-9)
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PROLOGUE
« Un armistice de
vingt ans » Il est toujours difficile de se demander comment naissent les guerres.
Autrefois, nos maîtres entamaient invariablement l’histoire de celles- ci par
une étude des « causes immédiates » et des « causes lointaines ». Avec un peu
de bonne volonté, on pouvait ainsi remonter les siècles, chaque nouvelle
guerre prenant le plus
souvent ses racines
dans celle qui la précédait. Or la Seconde Guerre mondiale, la plus
effroyable de toutes jusqu’à aujourd’hui tout au moins, n’a pas puisé ses
causes dans la guerre d’avant puisque c’est la même qui a repris, comme un
incendie mal éteint.
« CLEMENCEAU A PERDU LA PAIX »
Comme son nom l’indique, l’armistice du 11 novembre 1918 n’est pas une capitulation de
l’Allemagne. Robert de Saint- Jean, écrivain et journaliste, ami de Julien
Green, confie à celui- ci le 19 janvier 1941 : « Tout le mal vient de ce qu’on nous a
dit le 11 novembre 1918 que c’était une victoire alors que nous échappions
seulement à quelque chose d’horrible. » Le 11 novembre 1918, l’Allemagne
n’est ni battue ni envahie. Foch et Clemenceau aperçoivent bien le danger
d’en rester là mais répugnent à prolonger l’épouvantable conflit qui en est à
son cinquante- deuxième mois. Cependant, Foch le militaire se sépare
de Clemenceau le politique. Il veut tenir le Rhin en demandant non pas une
annexion de la rive gauche mais une occupation interalliée. Renoncer à la
barrière du Rhin donnerait à la France une « frontière de vaincu ». Sans la
rive gauche du Rhin, avertit- il prophétiquement, « ce n’est pas la paix,
c’est un armistice de vingt ans ». Clemenceau ironise sur les « idées
simplistes du Maréchal » qui ne se préoccupe que de « finir sa guerre ». Mais justement, elle n’est pas
finie. Chef de gouvernement, Clemenceau est contraint de composer avec ses
Alliés. La Grande- Bretagne, renouant avec son obsession séculaire de
l’équilibre des forces sur le continent, s’effraie d’une France future trop
forte face à une Allemagne trop faible et qui paraît nationaliste et
militariste du fait de ses exigences de garanties. Les Britanniques, derrière
leur fossé défensif de la Manche, et les Américains, derrière celui de l’Atlantique,
s’étonnent de l’appréhension des Français de se retrouver derrière une
frontière déjà franchie par surprise en 1914 par les Allemands. Significativement,
le prince Max von Baden, nommé chancelier impérial le 3 octobre 1918 pour
mener les négociations d’armistice, ne s’adresse pas aux chefs des
gouvernements français et britannique mais au président américain Wilson à
qui il demande, par l’intermédiaire de la Suisse, de « prendre en main le
rétablissement de la paix ». Il est évident que Wilson sera le moins exigeant
des Alliés tout en étant l’homme fort des discussions qui s’annoncent. En
présentant au Congrès, le 9 janvier 1918, les « Quatorze points » de son
programme de paix, il a déclaré que les Etats- Unis ne prétendaient pas
entraver en quoi que ce soit la puissance allemande quand elle était exercée pacifiquement. Il ne veut
pas d’une « paix de vengeance ». Une grande idée l’habite qui constitue le point d’orgue de son programme de paix : la création d’une
société des nations « ayant pour objet d’offrir des guaranties mutuelles
d’indépendance politique et d’intégrité territoriale aux petits comme aux
grands Etats ». Pour décourager les exigences françaises à propos du Rhin, Wilson,
farouchement opposé à ce qu’il considère comme une annexion de la Rhénanie,
promet un traité d’alliance au terme duquel les Etats- Unis et la Grande-
Bretagne interviendront en cas de nouvelle agression allemande. Foch a parlé
de « monnaie de singe». Le parti démocrate de Wilson ayant été sévèrement
battu aux élections de novembre 1918, le président américain sait
pertinemment que tout traité d’alliance doit être ratifié par le Sénat à la majorité des deux
tiers. Bref, il abuse les Français qui pourtant l’applaudissent
follement quand il arrive à Paris, le 18 janvier 1919, pour assister à
l’ouverture de la Conférence de la paix où il va peser de tout son poids. Le
traité de Versailles qui en résulte ne satisfait personne. Ni les vaincus ni la Russie alliée de 1914 mais bolchevique de 1917 qui
a quitté la guerre n’ont été invités. A ce titre on peut parler, comme les Allemands vont le faire, du «
diktat » de Versailles.
L’Allemagne perd 1/7e de son
territoire, 1/10 e de sa population et
toutes ses colonies. Si elle accepte la restitution à la France de l’Alsace-
Lorraine, elle ne reconnaîtra jamais ses nouvelles frontières à l’Est. L’Allemagne
est désarmée, voyant son armée réduite à 100 000 hommes, sans marine, sans
aviation, sans artillerie lourde, sans blindés.
Ce désarmement est censé
préluder à celui des vainqueurs mais seulement quand la sécurité sera
considérée comme assurée. La Rhénanie et une bande de 50 kilomètres
sur la rive droite du Rhin sont démilitarisées. Enfin, en vertu de
l’article 231 du traité de Versailles
qui lui impute la responsabilité de la guerre, l’Allemagne est condamnée à
payer des réparations qui, finalement fixées en 1921, s’élèveront
à 132 milliards de marks or (425 milliards de dollars 2014). De surcroît,
l’Allemagne est par avance exclue (tout comme la Russie bolchevique) de la
future Société des Nations (SDN) sur la quelle
l’idéaliste Wilson a
fondé pourtant tous ses espoirs. Au
terme d’une humiliante cérémonie de signature du traité de Versailles qui ne
comporte pas moins de 440 articles, le chef de la délégation
allemande commente : « Ce gros
volume était inutile. Une
seule clause aurait suffi : L’Allemagne renonce à son existence. » Jamais
l’opinion publique allemande n’acceptera le diktat de
Versailles. La
France n’est pas satisfaite pour autant. Foch n’est pas le seul à faire
remarquer qu’il sera pratiquement impossible d’empêcher l’Allemagne de «
s’armer en cachette ». Le démembrement de l’Empire austro- hongrois, décidé
tout aussi unilatéralement, laisse place à de nouveaux Etats (Pologne, Tchécoslovaquie,
Hongrie, Autriche,
Yougoslavie) aux frontières vulnérables et directement menacés par une
Allemagne affaiblie sur la carte mais forte encore de 60 millions
d’habitants, soit un tiers de plus que
la France. Jacques
Bainville, conservateur et nationaliste, militant à l’Action française et
connu plus tard par son Histoire de France
(1924), avertit en 1920 : « Tôt
ou tard, l’Allemagne sera tentée
d’en user.» Prophète, il ajoute : « Il ne manquera que l’occasion et
l’homme qui mettront ce militarisme en mouvement. » Comme il était
prévisible, le Sénat américain ne ratifie pas le
traité de Versailles et les conditions d’un traité d’assistance de la
France ne sont pas examinées. La promesse britannique tombe ipso facto. La
France se retrouve seule. Bainville dénonce un traité de Versailles « organisant la guerre éternelle » et ne mettant même pas
la France « dans de très bonnes conditions pour la soutenir ». Interviewé en 1922 par le New York
Tribune à propos d’un voyage qu’entreprend
Clemenceau justement pour disculper la France des accusations de militarisme,
Foch a ce mot terrible : « Clemenceau a perdu la paix. »
EN FRANCE, LA « POLITIQUE DU CHIEN CREVÉ AU FIL DE L’EAU »
Le traité de Versailles n’est ratifié par le Parlement français, le 20 octobre 1919, qu’au terme de cinq semaines
d’âpres débats entre une gauche qui le trouve trop dur et une droite trop
doux. André Tardieu, bras droit de Clemenceau lors de la Conférence de la
paix, a commencé par défendre le traité sur le thème ambigu du : on ne
pouvait pas faire plus et il suffira d’exécuter strictement
ses clauses. Mais le même Tardieu, qui sera président du Conseil à trois
reprises à partir de 1929, constate dès 1921 que l’Allemagne,
pour ne pas payer
les réparations, « organise systématiquement son insolvabilité ». Il
dénonce l’attitude laxiste de la France dans les années 1920 comme la
«politique du chien crevé au fil de l’eau». Cette formule suggestive vise
entre autres le pacifisme qui s’est emparé de la France et dont Aristide
Briand s’est fait le champion infatigable, au point qu’on parle du «
briandisme ». Au nom de
la paix, il est celui, parmi d’autres mais plus que d’autres, qui va permettre
à l’Allemagne de préparer la guerre, de la recommencer. Type caricatural de
l’homme politique de la IIIe
République (une vingtaine de fois ministre –
principalement aux Affaires étrangères, et quatre fois président du Conseil),
il est le grand tribun des Français qui applaudissent à ses envolées
lyriques. « Arrière les fusils ! Arrière les mitrailleuses ! Place à la
conciliation, à l’arbitrage, à la paix ! ». Le 7 septembre 1929, à Genève,
Briand ponctue de la
sorte son discours
follement acclamé, à l’occasion de l’inauguration du Palais des Nations,
siège de la Société des Nations. La presse française célèbre à qui
mieux mieux l’« esprit de Genève ». Hélas, la SDN a perdu d’emblée toute chance d’intervenir efficacement
dans les crises internationales lorsque la création d’une force armée internationale, proposée par la France, a été rejetée. En 1923, la France a dû se résoudre à occuper unilatéralement la Ruhr (avec la
Belgique toutefois) pour cause de non- paiement des réparations. Les
troupes françaises évacuent finalement la Ruhr en août 1925 sans avoir obtenu quoi que ce soit, ni
en matière de paiements, ni en matière de sécurité. Pire, la France fait plus
que jamais figure de puissance nationaliste et belliqueuse.
Son isolement diplomatique est total. Quant à la SDN, qui n’a rien arbitré
du tout, elle se trouve ridiculisée et affaiblie à peine née. Tout cela
n’empêche pas Briand, le « pèlerin de la paix », designer en 1925 avec
le ministre allemand des Affaires étrangères Gustav Stresemann les accords de
Locarno (en Suisse). L’Allemagne, la France et la Belgique
garantissent mutuellement leurs frontières. En échange de sa « bonne volonté », l’Allemagne obtient la
promesse d’un siège à la SDN. Ce sera chose faite en septembre 1926. En fait
de bonne volonté, elle reconnaît ses frontières
de l’Ouest mais pas celles de l’Est, fragilisant un peu plus la
sécurité des jeunes Tchécoslovaquie et Pologne. Locarno vaut à Briand et Stresemann
le prix Nobel de la paix en 1926 mais le Comité d’Oslo
se distingue déjà par son peu de discernement. « A Locarno, tout est beau ! » chansonne-
t-on en France. Le caricaturiste Sennep montre Briand absorbé dans la
lecture des accords de Locarno sans s’apercevoir qu’il est assis sur la
gueule d’un gigantesque canon.
Qui pourrait croire à la sincérité de l’Allemagne tant qu’elle sera dans
cet esprit de contestation et de révolte ? La France, justement. Attaqué à
droite, Briand est solidement défendu par le centre et par la gauche. Mais
avant tout, il est soutenu par une opinion publique totalement acquise à la
cause du pacifisme qui s’explique évidemment par l’épouvantable saignée de la
Grande Guerre et le « Plus jamais ça ! » qui s’est ensuivi. Toute la
littérature de l’après- guerre en est imprégnée. Ce pacifisme français, à
commencer par celui
des anciens
combattants, est militant et volontiers radical. Jean Guéhenno va jusqu’à
l’objection de conscience. Pour les tenants du « pacifisme intégral », ce
refus de la guerre doit aller jusqu’à
ne pas se défendre en cas d’agression. Jean Giono, ancien combattant,
écrit : « Il n’y a qu’une gloire : c’est d’être vivant […] aucun morceau de
terre ne vaut qu’on meure pour elle. »
« FREI VON VERSAILLES ! »
Pendant ce temps, la république de Weimar instituée après la chute du
IIe Reich a ceci de paradoxal que, désunie et fragile à l’intérieur, elle
retrouve son unité extérieure principalement face à la France. Les républicains, constitués par
une coalition de modérés, gouvernent contre les nationalistes qui les rendent
responsables
de la défaite et les
communistes qui luttent contre toute forme de « république bourgeoise ».
Troubles, grèves, assassinats d’hommes
politiques composent
la toile de fond du régime de Weimar. La crise inflationniste de 1923,
sciemment aggravée pour saboter le paiement des réparations, plonge
l’Allemagne dans la misère. On
connaît les images
de ces ménagères emportant un plein panier de billets en millions de marks
pour faire leur marché. L’Allemagne redresse son économie et se
stabilise à partir de 1924 mais la crise qui s’est abattue sur le pays a
suscité de nouveaux troubles, dont un putsch manqué à Munich, le 9 novembre 1923.
L’un des putschistes n’est
autre que le général Ludendorff,
commandant en chef
des armées allemandes en 1918 et resté très populaire. Un autre meneur
est un inconnu du nom d’Adolf Hitler. Mis en prison, il y rédige sa bible
politique : Mein Kampf, qui
paraît en 1925, l’année de Locarno et des odes à la paix. Adolf
Hitler est né le 20 avril 1889, à
Braunau sur l’Inn en Autriche, près de la Bavière, dans une famille des plus
modestes. Au terme d’une scolarité très médiocre, il part à 19 ans faire
des études de peinture à Vienne où il ne réussit pas mieux. Il y passe cinq années dans une
bohème indigente, dormant dans les asiles de nuit et peignant pour subsister
des cartes postales qu’un
autre miséreux vend pour lui. Il consacre ses nombreux moments de liberté à des lectures disparates
et à des discussions dans les cafés où il se découvre des talents oratoires.
Dans cette Vienne cosmopolite du début du XXe siècle, immortalisée par Zweig
et Schnitzler, il forge ses convictions et ses haines, à commencer par son
antisémitisme obsessionnel. Installé à Munich en 1913 où il mène un
genre de vie semblable, il accueille la guerre avec enthousiasme et s’engage
comme simple soldat dans un régiment bavarois. Estafette en première ligne,
blessé, décoré, il termine la guerre avec le grade de caporal. A vrai dire,
une étude récente de Thomas Weber tempère sérieusement la saga colportée par
la propagande nazie et souvent reprise par les historiens d’un Hitler menant
une guerre exemplaire. Il y est plutôt dépeint comme un opportuniste, mal vu
de ses camarades. A peine revenu du front, n’acceptant pas la défaite qu’il
considère comme un « événement monstrueux » et comme une trahison, il se
lance dans l’agitation politique.
Excellent propagandiste et parfait orateur, il intègre puis
prend en main l’un des groupuscules ultranationalistes qui abondent en
Allemagne, le « parti allemand des travailleurs », qui devient sous son
impulsion le « parti national- socialiste allemand des travailleurs » (NSDAP)
dont sera tirée l’abréviation « nazi » pour (Nazional).
Que dit Hitler de la France dans Mein Kampf ? Que par son chauvinisme
et sa visée dominatrice elle est l’éternel problèmede l’Allemagne, « l’ennemi
[qu’elle a] le plus à craindre ». Une France guidée par les juifs… En vain, poursuit- il, on a tenté, à force
de courbettes, de devenir bons amis mais elle a poursuivi son but inflexible
d’asservir l’Allemagne. Et Hitler d’aspirer à une explication définitive
qui mette « un terme à la lutte interminable et essentiellement stérile qui
nous oppose ». Pourquoi stérile ? Parce que l’Allemagne ne doit voir dans «
l’anéantissement de la France qu’un moyen de donner enfin à [son] peuple, sur
un autre théâtre, toute l’extension dont il est capable ». Déjà Hitler regarde
vers l’Est. Le retour, de 1924 à 1929, de l’Allemagne à la stabilité et à une
relative prospérité n’est pas propice aux extrêmes. Mein Kampf est à peu près
ignoré, même si le jeune parti nazi compte 120 000
membres en 1929. De toute façon, le pays n’a pas besoin d’extrémistes
pour combattre le traité de Versailles. Frei von Versailles ! (« Libérons- nous du traité de
Versailles ! »), proclament les pancartes
de nombreuses
manifestations contre le paiement des réparations. En 1929, le journaliste
allemand Friedrich Sieburg, correspondant à Paris du Frankfurter Zeitung,
demande railleusement si Dieu est français. « Depuis Jeanne d’Arc,
quiconque fait la guerre à la France risque d’avoir affaire à Dieu. » Et la
France d’être accusée de s’octroyer le monopole de la raison et de la
civilisation, en étouffant « le besoin d’expansion allemand ». Bref, « la
France ne paraît pas se douter que la paix de l’Europe est en jeu, et qu’elle
met cette paix en
péril ». Sieburg publie en 1929 son Gott in Frankreich ?, à l’apogée d’un
briandisme visiblement moins apte à convaincre les Allemands que les
Français. Briand n’en poursuit pas moins ses discours. Le plus fameux est
peut- être celui de 1931, toujours à Genève : « Plus de guerre ! Nous
n’acceptons pas que dans aucun cas, pour aucune cause, dans aucune
circonstance, la guerre que nous avons clouée au pilori puisse se réveiller
contre les peuples. » Voilà de quoi se berce la France tandis que
l’Allemagne, en principe incapable de payer ses réparations, redevient
la deuxième puissance industrielle mondiale.
L’Allemagne ne se contente pas de manifester sa colère. Pas plus que les réparations elle
n’accepte le désarmement. Elle signe le 16 avril 1922 le traité de Rapallo (en
Ligurie) avec la Russie
bolchevique (qui ne sera « Union soviétique » que le 30 décembre de
la même année). Les deux
Etats renoncent à toute reparation de guerre et nouent des relations
diplomatiques. Mais le plus grave
n’est pas là : une clause
secrète autorise l’entraînement en Russie d’officiers allemands et le
développement d’armements interdits par le traité de Versailles. Moins de
trois ans après la signature du traité, l’Allemagne entreprend
clandestinement son réarmement. Au pacifisme d’une France victorieuse
répond le bellicisme d’une Allemagne vaincue. Au début des années 1920, deux armées
évoluent parallèlement : la Reichswehr officielle, plus ou moins conforme au
traité de Versailles, et la « Reichswehr noire », clandestine. Est- ce à dire
qu’il n’y a pas de pacifisme allemand pour s’y opposer? A la différence du
pacifisme français, celui- ci pèse d’un faible poids sur la vie politique en
se heurtant au refus général du traité de Versailles.
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PROLOGO
"Un ventennio di armistizio" È sempre difficile chiedersi
come nascano le guerre. In passato, i nostri maestri hanno invariabilmente
iniziato la loro storia con uno studio di "cause immediate" e
"cause lontane". Con un po' di buona volontà, potremmo tornare
indietro di secoli, ogni nuova guerra molto spesso affonda le sue radici in
quella che l'ha preceduta. Tuttavia, la seconda guerra mondiale, almeno la
più spaventosa di tutte fino ad oggi, non ha tratto le sue cause dalla guerra
precedente poiché è la stessa che è ripresa, come un fuoco male estinto.
"CLEMENCEAU HA PERSO LA PACE"
Come suggerisce il suo nome, l'armistizio dell'11 novembre 1918 non è
una capitolazione della Germania. Robert de Saint-Jean, scrittore e
giornalista, amico di Julien Green, gli confida il 19 gennaio 1941:
"Tutto il male deriva da ciò che ci è stato detto l'11 novembre 1918 che
era una vittoria allorquando stavamo solo scampando qualcosa di orribile". L'11 novembre
1918 la Germania non fu né battuta né invasa. Foch e Clemenceau percepiscono
bene il pericolo di rimanere lì, ma sono riluttanti a prolungare un conflitto
spaventoso, che è giunto al suo 52 ° mese. Tuttavia, Foch il militare si
separa da Clemenceau il politico. Vuole tenere il Reno richiedendo non
un'annessione della riva sinistra ma un'occupazione interalleata. Rinunciare
alla barriera del Reno darebbe alla Francia una "frontiera dei
vinti". Senza la riva sinistra del Reno, avverte profeticamente,
"questa non è pace, è un armistizio di vent'anni". Clemenceau
ironizza sulle "idee semplicistiche del maresciallo" che si
preoccupa solo di "porre fine alla sua guerra". Ma giustamente,
essa non è finita. Il Capo del governo, Clemenceau è costretto a comporre con
i suoi alleati. La Gran Bretagna, facendo rivivere la sua secolare ossessione
per l'equilibrio del potere nel continente, ha paura di una futura Francia
che è troppo forte di fronte a una Germania che è troppo debole e che sembra
nazionalista e militarista a causa delle sue richieste di garanzie. Gli
inglesi, dietro il loro fossato difensivo della Manica, e gli americani,
dietro quello
dell’Atlantico, sono sorpresi dall'apprensione dei Francesi di
trovarsi dietro un confine già attraversato di sorpresa dai Tedeschi nel
1914. Significativamente, il Principe Max von Baden, nominato cancelliere
imperiale il 3 ottobre 1918 per condurre i negoziati sull'armistizio, non si
rivolse ai capi dei governi francese e britannico, ma al presidente americano
Wilson a cui chiese, attraverso la Svizzera, di "farsi carico del
ripristino della pace". È ovvio che Wilson sarà il meno esigente degli
Alleati pur essendo l'uomo forte delle discussioni che già si annunciavano.
Nel presentare al Congresso il 9 gennaio 1918 i "Quattordici punti"
del suo programma di pace, dichiarò che gli Stati Uniti non pretendevano di
ostacolare in alcun modo il potere tedesco quando fosse esercitato
pacificamente. Non si voleva una "pace di vendetta". Una grande
idea che vive in lui è il culmine del suo programma di pace: la creazione di
una società delle nazioni "intesa a fornire garanzie reciproche di
indipendenza politica e integrità territoriale sia ai piccoli che ai grandi
Stati". Per scoraggiare le richieste francesi sul Reno, Wilson,
fortemente contrario a ciò che considera un'annessione della Renania,
promette un trattato di alleanza secondo i termini del quale gli Stati Uniti
e la Gran Bretagna interverranno in caso di nuova aggressione tedesca. Foch
ha parlato di "soldi delle scimmie". Il Partito Democratico di
Wilson era stato duramente battuto alle elezioni del novembre 1918, il
Presidente americano è ben consapevole che qualsiasi trattato di alleanza
deve essere ratificato dal Senato da una maggioranza dei due terzi. In breve,
abusa dei francesi che lo applaudono follemente quando arriva a Parigi il 18
gennaio 1919, per partecipare all'apertura della Conferenza di pace dove farà
pesare tutto il suo peso. Il risultante Trattato di Versailles non
soddisfaceva nessuno. Né i vinti né la Russia alleata del 1914, ma bolscevica
nel 1917, che lasciò la guerra non sono stati invitati. A tale si può
parlare, come faranno i tedeschi, del "diktat" di Versailles. La
Germania perde 1/7 del suo territorio, 1/10 della sua popolazione e tutte le
sue colonie. Se accetta la restituzione alla
Francia dell'Alsazia-Lorena, non riconoscerà mai i suoi nuovi confini
ad est. La Germania è disarmata, vedendo il suo esercito ridotto a 100.000
uomini, senza marina, senza aviazione, senza artiglieria pesante, senza mezzi
corazzati.
Questo disarmo dovrebbe essere un preludio a quello dei vincitori, ma
solo quando la sicurezza è considerata garantita. La Renania e una striscia
di 50 km sulla riva destra del Reno sono smilitarizzate. Infine, ai sensi
dell'articolo 231 del trattato di Versailles, che imputava la responsabilità
della guerra, alla Germania fu ordinato di pagare le riparazioni che, infine
fissate nel 1921, sarebbero aumentate a 132 miliardi di marchi d'oro (425
miliardi di dollari 2014). Inoltre, la Germania è esclusa in anticipo (come
la Russia bolscevica) dalla futura Società delle Nazioni (SDN) sulla quale
l'idealista Wilson fondò tutte le sue speranze, comunque. Al termine di una
cerimonia umiliante per firmare il trattato di Versailles, che comprende non
meno di 440 articoli, il capo della delegazione tedesca commenta : “Questo
grande volume era inutile. Una sola clausola sarebbe bastata: la Germania
rinuncia alla sua esistenza." L'opinione pubblica tedesca non accetterà
mai il diktat di Versailles. La Francia non è soddisfatta, tuttavia. Foch non
è il solo a sottolineare che sarà quasi impossibile impedire alla Germania di
"armarsi in segreto". Lo smembramento dell'Impero austro-ungarico,
deciso altrettanto unilateralmente, lascia spazio a nuovi stati (Polonia,
Cecoslovacchia, Ungheria, Austria, Jugoslavia) ai confini vulnerabili e
direttamente minacciati da una Germania indebolita sulla mappa ma ancora
forte con 60 milioni di abitanti, un terzo in più della Francia. Jacques
Bainville, conservatore e nazionalista, militante nell'azione francese e
conosciuto in seguito dalla sua Histoire de France (1924), avverte nel 1920:
"Prima o poi, la Germania sarà tentata di usarne". Profeta, ha
aggiunto:" Non mancherà che l'occasione e l'uomo per mettere in moto
questo militarismo". Come prevedibile, il Senato degli Stati Uniti non
ratifica il trattato di Versailles e i termini di un trattato di assistenza
francese non sono discussi. La promessa britannica cade ipso facto. La
Francia si ritrova sola. Bainville denuncia un trattato di Versailles
"organizzante la guerra eterna" e non mette nemmeno la Francia
"in ottime condizioni per sostenerla". Intervistato nel 1922 dal
New York Tribune su un viaggio che Clemenceau si impegna proprio per
discolpare la Francia dalle accuse di militarismo, Foch pronuncia questa
terribile frase: "Clemenceau ha perso la pace."
IN FRANCIA, LA "POLITICA DEL CANE CREPO' A FIL D'ACQUA"
Il trattato di Versailles fu ratificato dal Parlamento francese solo
il 20 ottobre 1919, dopo cinque settimane di accaniti dibattiti tra una
sinistra che lo trovò troppo duro e una destra troppo morbido. André Tardieu,
il braccio destro di Clemenceau alla Conferenza di Pace, ha iniziato
difendendo il trattato sul tema ambiguo di: non potevamo fare di più e sarà
sufficiente eseguire rigorosamente le sue clausole. Ma lo stesso Tardieu, che
fu Presidente del Consiglio tre volte dal 1929, notò già nel 1921 che la
Germania, per non pagare le riparazioni, "organizza sistematicamente la
sua insolvenza". Denuncia l'atteggiamento lassista della Francia negli
anni 1920 come "la politica del cane scoppiò sull'acqua". Questa
formula suggestiva punta, tra l'altro, al pacifismo che ha preso possesso
della Francia e di cui Aristide Briand si è fatto instancabile campione, al
punto che parliamo di "briandismo". Nel nome della pace, è lui, tra
gli altri, ma più di altri, che permetterà alla Germania di prepararsi alla
guerra, per ricominciare. Tipo caricaturale di politico della Terza
Repubblica (venti volte ministro - principalmente per gli affari esteri e
quattro volte Presidente del Consiglio), è la grande tribuna dei francesi che
applaudono i suoi voli lirici. "Indietro i fucili! Indietro le
mitragliatrici! Fate spazio alla conciliazione, all'arbitrato, alla
pace!". Il 7 settembre 1929, a Ginevra, Briand scandisce in questo modo
il suo acclamato discorso in occasione dell'inaugurazione del Palazzo delle
Nazioni, sede della Società delle Nazioni. La stampa francese celebra tanto
meglio lo "spirito di Ginevra".Sfortunatamente, la Società delle
Nazioni perse immediatamente ogni possibilità di intervenire efficacemente
nelle crisi internazionali quando la creazione di una forza armata
internazionale, proposta dalla Francia, fu respinta. Nel 1923, la Francia
dovette decidere di occupare unilateralmente la Ruhr (con il Belgio comunque)
a causa del mancato pagamento delle riparazioni. Le truppe francesi alla fine
evacuano l'area della Ruhr nell'agosto 1925 senza aver ottenuto nulla, né in
materia di pagamenti, né in materia di sicurezza. Peggio ancora, la Francia è
più che mai un potere nazionalista e belligerante.
Il suo isolamento diplomatico è totale. Per quanto riguarda la Società
delle Nazioni, che non ha arbitrato nulla, si trova ridicolizzata e
indebolita appena nata. Tutto ciò non impedisce a Briand, il "pellegrino
della pace", di firmare nel 1925 con il ministro degli affari esteri
tedesco Gustav Stresemann gli accordi di Locarno (in Svizzera). Germania,
Francia e Belgio si garantiscono reciprocamente i loro confini. In cambio di
"buona volontà", la Germania ottenne la promessa di un seggio nella
Società delle Nazioni. Sarà fatto nel settembre del 1926. In effetti di buona
volontà, riconosce i suoi confini da ovest ma non da est, minando
ulteriormente la sicurezza della giovane Cecoslovacchia e della Polonia.
Locarno volle per Briand e Stresemann il Premio Nobel per la pace nel 1926,
ma il Comitato di Oslo si distingue già per la sua mancanza di discernimento.
“A Locarno, tutto è bellissimo! »Abbiamo cantato in Francia. Il fumettista
Sennep mostra che Briand è assorto nel leggere gli accordi di Locarno senza
notare che è seduto sulla bocca di un gigantesco cannone. Chi potrebbe
credere nella sincerità della Germania fintanto che è in questo spirito di
contestazione e rivolta? La Francia, appunto. Attaccato a destra, Briand è
solidamente difeso dal centro e dalla sinistra. Ma soprattutto, è supportato
da un'opinione pubblica totalmente conquistata dalla causa del pacifismo, che
è ovviamente spiegata dal terribile sanguinamento della Grande Guerra e dal
"Mai più!" che ne conseguì. Tutta la letteratura postbellica ne è
permeata. Questo pacifismo francese, a cominciare da quello veterano, è
militante e volutamente radicale. Jean Guéhenno arriva fino all'obiezione di
coscienza. Per i sostenitori del "pacifismo integrale", questo
rifiuto della guerra deve andare così lontano da non difendersi in caso di
aggressione. Jean Guéhenno, un veterano, scrive: "C'è una sola gloria:
essere vivi [...] nessun pezzo di terra vale la pena morire per lei".
"FREI VON VERSAILLES!"
"Nel frattempo, la Repubblica di Weimar istituita dopo la caduta
del Secondo Reich ha il paradossale fatto che, disunita e fragile al suo
interno, trova la sua unità esterna rivolta principalmente alla Francia. I
repubblicani, formati da una coalizione di moderati, governano contro i
nazionalisti che li ritengono responsabili
Eccellente propagandista e perfetto oratore,
si integra quindi prende in mano uno dei gruppi ultranazionalisti che
abbondano in Germania, il "Partito dei lavoratori tedesco", che divenne
sotto la sua guida il "Partito nazional-socialista tedesco" (NSDAP)
da cui verrà presa l'abbreviazione "Nazista" (Nazional).Cosa dice
Hitler della Francia in Mein Kampf? Che con il suo sciovinismo e la sua
visione dominatrice è l'eterno problema della Germania, "il nemico [che
ha] più da temere". Una Francia guidata dagli ebrei ... Invano,
continua, a furia di inchini (e buone maniere), di diventare buon amico ma ha
perseguito il suo obiettivo inflessibile di schiavizzare la Germania. E
Hitler aspira a una spiegazione definitiva che metta "fine all'interminabile
ed essenzialmente sterile lotta che ci si oppone". Perché sterile?
Perché la Germania dovrebbe vedere "nell'annientamento della Francia
solo un mezzo per dare finalmente al [suo] popolo, in un altro teatro, tutta
l'estensione di cui è capace". Hitler sta già guardando ad est. Il
ritorno della Germania, dal 1924 al 1929, alla stabilità e alla relativa
prosperità non favorisce gli estremi. Mein Kampf è quasi ignorato, anche se
il giovane partito nazista conta 120.000 membri nel 1929. In ogni caso, il paese
non ha bisogno di estremisti per combattere il trattato di Versailles. Frei
von Versailles! ("Liberiamoci dal Trattato di Versailles!"),
proclamano i segni di numerose manifestazioni contro il pagamento delle
riparazioni. Nel 1929, il giornalista tedesco Friedrich Sieburg,
corrispondente di Parigi per la Frankfurter Zeitung, chiese beffardamente se
Dio fosse francese. "Sin da Giovanna d'Arco, chiunque faccia guerra alla
Francia rischia di avere a che fare con Dio". E la Francia viene
accusata di concedersi il monopolio della ragione e della civiltà, soffocando
"la necessità dell'espansione tedesca". In breve, "la Francia
non sembra sospettare che sia in gioco la pace dell'Europa, e che così mette
a rischio questa pace ”. Sieburg pubblicò nel 1929 il suo Gott in Frankreich
?, al culmine di un briandismo visibilmente meno in grado di convincere i
Tedeschi rispetto ai Francesi. Briand continua comunque i suoi discorsi. Il
più famoso è forse quello del 1931, ancora a Ginevra: "Niente più
guerra!" Non accettiamo che in ogni caso, per qualsiasi motivo, in
nessuna circostanza, la guerra che abbiamo messo alla berlina possa
svegliarsi contro i popoli. "Questo è ciò che la Francia sta dondolando
mentre la Germania, in linea di principio incapace di pagare per le sue
riparazioni, diventa di nuovo la seconda potenza industriale al mondo. La
Germania non si accontenta di esprimere la sua rabbia. Non più che le
riparazioni essa non accetta il disarmo. Essa firmò il 16 aprile 1922 il
trattato di Rapallo (in Liguria) con la Russia bolscevica (che non sarà
"Unione Sovietica" fino al 30 dicembre dello stesso anno). I due
stati rinunciano a qualsiasi riparazione della guerra e stabiliscono
relazioni diplomatiche. Ma la cosa più grave non è lì: una clausola segreta autorizza
l'addestramento in Russia di ufficiali tedeschi e lo sviluppo di armamenti
vietati dal Trattato di Versailles. Meno di tre anni dopo la firma del
trattato, la Germania riprende segretamente il suo riarmo. Al pacifismo di
una Francia vittoriosa risponde il bellicismo di una Germania sconfitta. Nei
primi anni 1920, due eserciti si sono evoluti in parallelo: il Reichswehr
ufficiale, più o meno in conformità con il Trattato di Versailles, e il
clandestino "Reichswehr nero". Questo significa che non esiste un
pacifismo tedesco per contrastarlo? A differenza del pacifismo francese, pesa
leggermente sulla vita politica affrontando il rifiuto generale del trattato
di Versailles.
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